Les écosystèmes aquatiques sont particulièrement exposés aux pollutions d’origine urbaine et agricole. De manière intrigante, certains parasites intestinaux, les acanthocéphales, présentent la remarquable capacité d'accumuler des polluants depuis leur hôte. Ces parasites peuvent s’avérer utiles pour leur poisson-hôte si les bénéfices associés à la séquestration des polluants, et donc à l’atténuation des effets écotoxicologiques, contrebalancent les coûts de l’infection parasitaire. Mais la pollution environnementale peut également affecter les interactions hôte-parasite, en induisant des effets délétères sur les traits d’histoire de vie des parasites. Nous étudions l’effet des polluants sur les chevesnes (un poisson de rivière très répandu) parasités ou non, sur les parasites acanthocéphales eux-mêmes, mais également sur les relations hôtes-parasites entre ces deux organismes. Des études expérimentales sont menées en mésocosmes au sein du CEREEP-ECOTRON IleDeFrance, des chevesnes adultes étant exposés à différentes concentrations de polluants. Différentes expérimentations ont été conduites qui ont visé à comprendre l’effet des polluants sur ces composantes, les potentiels effets d’acclimatation et de résilience à ces substances, mais aussi leur effet cocktail, en s’intéressant à la fois à des pesticides et à des résidus médicamenteux. Cette exposition nous permet de suivre les réponses comportementales et physiologiques des chevesnes en fonction de leur statut parasitaire, mais également le suivi des effets sur la fitness des parasites. Forts des premiers résultats les expérimentations qui commenceront en 2025 viseront à contrôler la charge parasitaire des chevesnes, afin d’étudier plus en détail l’effet des polluants sur les parasites, mais aussi d’explorer les effets des polluants sur les comportements de groupe des individus.