Suivi des contaminants organiques présents dans les eaux usées brutes de l’agglomération parisienne par analyse ciblée et non-ciblée : de la mesure des concentrations aux usages par des populations contrastées

Sujet : Suivi des contaminants organiques présents dans les eaux usées brutes de l’agglomération parisienne par analyse ciblée et non-ciblée : De la mesure des concentrations aux usages par des populations contrastées

Résumé : Les eaux usées brutes représentent une matrice riche et diversifiée en contaminants organiques. Elles sont témoins des rejets engendrés par les foyers que ce soit au travers des excrétions (fèces et urines) ou dans les eaux grises générées quotidiennement. Le transport dans le réseau d’assainissement ainsi que le passage en station de traitement des eaux usées induit un abattement significatif des concentrations mesurables. C’est pourquoi, dans l’optique de retracer les usages qui sont faits de ces différents composés, il est judicieux de réaliser un suivi proche des zones de rejets et antérieur au processus d’épuration.
Le projet de recherche EGOUT (pour Extended Geochemical Observation of Urban Trajectories), auquel cette thèse est affiliée vise à développer un observatoire de la géochimie des eaux usées brutes de l’agglomération parisienne. L’objectif est de pouvoir retracer certains usages par les concentrations en molécules organiques dans les eaux usées brutes, à l’échelle des populations située sur la zone de collecte, dans l’optique de développer un suivi objectif permettant de renseigner les évolutions de court terme (échelle évènementielle) et moyen/long-terme des usages et expositions par des populations contrastées, afin d’appuyer les pouvoirs publics dans leurs prises de décisions.
La constitution d’une telle empreinte géochimique nécessite donc le suivi de traceurs qui se veulent représentatifs des pratiques observables à l’échelle des populations étudiées afin de fournir une donnée qui se veut la plus objective possible et qui serait comparée aux données socio-économiques disponibles.
L’étude de ces traceurs fera l’objet d’une stratégie analytique déployée conjointement au sein des laboratoires LEESU et METIS. Elle reposera à la fois sur un suivi ciblé par HPLC-MS2 effectué sur des composés auparavant sélectionnés correspondant à divers usages (produits pharmaceutiques, drogues illicites, marqueurs du bol alimentaire), mais aussi sur la recherche par analyse non ciblée (UPLC-IMS-QTOF), permettant de rechercher de nouveaux marqueurs potentiellement témoins des usages opérés par les populations, ou d’étudier l’évolution dans le temps des empreintes géochimiques globales.