Les transferts de matières organiques naturelles et anthropiques dans les écosystèmes aquatiques et terrestres y induisent des changement d’équilibre qui peuvent avoir des impacts contrastés sur la biosphère. Etudier ces transferts à différentes échelles spatio-temporelles permet de comprendre leurs effets à plus ou moins long terme sur le continuum sol-eau-sédiment-biosphère.
Par exemple, les transferts de matière organique naturelle et des nutriments associés dans les écosystèmes lacustres, par érosion de sol et relargage sédimentaire, peuvent modifier les interactions entre les organismes aquatiques au sein de ces réseaux trophiques. Des expérimentations en microcosmes et mésocosmes (effet descendant et ascendant) combinant biomanipulations, mesures de biodégradabilité, géochimie organique et marquage isotopique ont montrées que :
Dans un autre contexte, le transfert de matières fécales dans les bassins versants urbains et agricoles peut impliquer des enjeux sanitaires et socio-économiques liés à la présence d’agents pathogènes dans ces rejets. L’utilisation des stanols comme traceurs de sources de contamination fécale dans des organismes filtreurs et des eaux contaminées a été étudiée en :
A une autre échelle temporelle, l’utilisation des stanols fécaux pour retracer les sources de matières fécales en contexte archéologique représente une nouvelle source d’information pour interpréter des sites occupés par le passé. Afin d’identifier des « empreintes stanols » spécifiques à l’échelle de l’espèce au sein d’un même groupe alimentaire (herbivore), une base de données d’empreintes références (10 espèces) a été construite en intégrant de nouveaux composés identifiés. En complément d’autres méthodes géoarchéologiques, ces résultats ont été appliqués à des sites Sibérien et Suédois (11ème siècle) pour y confirmer la présence de rennes, espèce importante chez les peuples nomades locaux, et ce durant différentes périodes d’occupation.
Les approches pluridisciplinaires (biogéochimie, écologie aquatique, statistiques…) et les outils développés pour ces thématiques peuvent être appliqués à l’étude du transfert et du devenir dans les écosystèmes de micropolluants organiques et de leurs métabolites, qui représentent des enjeux contemporains majeurs d’un point de vue environnemental, sanitaire et socio-économique.