Mission d’Egyptologie et de détection archéomagnétique de Médamoud : organisation urbaine en 3D

Mission d’Egyptologie et de détection archéomagnétique de Médamoud : organisation urbaine en 3D

Situé en Égypte, à 4 km au Nord-Est de Karnak, le village moderne de Médamoud est en partie implanté sur le kom de l’antique Madou, la plus septentrionale des villes du dieu Montou. De nos jours sont encore visibles les ruines d'un temple ptolémaïque et romain dédié à ce même dieu. Il fut édifié par les Lagides et embelli sous les empereurs romains. Néanmoins, l'exploration archéologique du sous-sol a démontré qu'il s'élevait sur l'emplacement de monuments religieux plus anciens : son prédécesseur immédiat fut bâti sur l'ordre de Thoutmosis III et agrandi à l'époque Ramesside. Ce temple prit la suite d’un autre plus ancien datant du Moyen Empire (Sésostris III). Les structures architecturales les plus anciennes connues datent de ce dernier souverain. Sésostris III ne choisit cependant pas d’implanter ce culte ex nihilo : en effet, cet élan lancé à la XIIe dynastie prend la suite d’une série de constructions antérieures mal connues. Ainsi, les premières installations du site semblent remonter à la Première Période intermédiaire avec les fondations d’un sanctuaire dont l’architecture reste encore unique dans l’histoire égyptienne, mais cette première étape du site reste encore aujourd’hui fort obscure.

Les objectifs du présent projet sont au nombre de trois et découlent de problématiques communes de recherche à deux institutions du PRES Sorbonne-Universités. D’une part, établir un plan topographique  de la totalité du site qui nous permette de comprendre les éléments architecturaux mal connus et de la zone archéologique protégée qui n’a jamais été fouillée. D’autre part, Médamoud offre un terrain d’étude pour les technologies de prospection géophysiques en particulier électromagnétiques développées par l’UMR 7619 METIS (UPMC) pour tenter d’analyser les vestiges souterrains laissés par les anciennes fouilles. Pour terminer, une reconstitution 3D précise du plus grand monument du site, la Porte de Tibère – aujourd’hui effondrée –, dans la perspective d’un remontage et d’une restauration est envisagée. Bien évidemment, le Centre de recherches Égyptologiques de la Sorbonne se propose de contextualiser ces recherches et de proposer une analyse historique des vestiges du site. Ces trois objectifs visent donc à assurer une mise en valeur complète du site en en précisant aussi bien notre connaissance des vestiges que la restauration et l’étude approfondies d’un monument encore inédit, la Porte de Tibère. Le but final est, bien évidemment, la patrimonialisation du site de Médamoud pour en faire un site accessible au public.

Contacts :

Au CRES-UMR 8167 "Orient et Méditerranée" composante "Mondes Pharaoniques" :  Dominique Valbelle et Félix Relats Montserrat

A METIS-UMR 7619 : Roger Guérin, Fayçal Rejiba et Julien Thiesson