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Depuis la fin des années 1990, les indicateurs de performance (qualité de l’eau, gestion du réseau, service à l’usager, développement durable, etc.) occupent une place prépondérante dans la gestion de l’eau. Alors qu’ils sont appuyés par un discours rationnel et réformiste, l’enquête ethnographique au sein d’un opérateur pendant 5 ans met en évidence un constat tout autre.
Les indicateurs de performance sont perçus comme un outil de contrôle externe, à la manière dont sont mis en œuvre les paramètres réglementaires de qualité de l’eau. Face à la multiplication des indicateurs de performance (168), les employés y voient une remise en cause de leur autonomie professionnelle et du sens qu’ils accordent à leur travail, à leur mission de service public. Face au déficit de sens et de cohérence, perçus par les employés, il apparaît naturel de revenir au contexte dans lequel ont émergé ses indicateurs. Un indicateur naît face à un problème à résoudre. Pas de problème, pas d’indicateur. Mais là, surprise ! personne chez l’opérateur ne sait vraiment ou n’a de souvenir précis de la manière dont ses indicateurs ont émergé. Pour redonner du sens, réaliser une histoire des indicateurs s’impose alors.
L’exploration dans le temps amène à dépouiller les archives publiques, privées, institutionnelles, personnelles jusqu’à s’engouffrer dans les froids plafonds d’une usine des eaux. Ainsi, émerge une généalogie des indicateurs de performance dans la gestion de l’eau. Elle remonte jusqu’au milieu du 19ème siècle, à la création de la Compagnie Générale des Eaux. Une histoire inattendue et surprenante de la Compagnie/Veolia et de la gestion de l’eau en Ile-de-France est mise à jour.
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