Adaptation de la technique de relaxed eddy accumulation pour la mesure de flux de nutriments et micropolluants au fond des écosystèmes aquatiques

Les échanges à l’interface eau-sédiments sont des processus importants de la dynamique des écosystèmes aquatiques. Lorsqu’ils sont peu profonds, on s’attend à ce qu’ils varient fortement à l’échelle de l’heure, sous l’effet du vent. Les techniques actuelles ne permettent pas de les mesurer sur site à l’échelle de l’heure, à part pour l’oxygène dissous par covariance turbulente. Mais il n’existe pas de capteurs assez rapides (quelques Hz) pour appliquer cette technique aux nutriments ou aux micropolluants. Dans l’atmosphère, on utilise dans ce cas un échantillonnage différencié en fonction du sens des fluctuations verticales de vitesse turbulente, vers le haut ou vers le bas, et la différence de concentration entre les deux échantillons au bout de 10 ou 30 min est proportionnelle au flux recherché (technique de relaxed eddy accumulation). Ainsi a été déterminée la dynamique des flux de nombreux composés organiques volatils. Par des simulations à partir de mesures de covariance turbulente, nous montrons que cette technique pourrait être adaptée pour mesurer les flux à l’interface avec le sédiment et nous discutons la précision à attendre.